Bâtir une communauté dynamique d’entreprises innovantes en démarrage (startups) prend des années — plus de vingt ans selon Brad Feld, professionnel chevronné du capital de risque. Au Canada, nous développons depuis près d’une décennie un écosystème de startups dans nos grandes villes… et cela suscite déjà beaucoup d’intérêt à l’échelle internationale.
Les trois principaux atouts requis pour faire croître une économie du savoir sont les suivants : 1) des personnes instruites ; 2) l’accès à du financement à valeur ajoutée (argent et réseaux) ; 3) de l’ambition. Au Canada, ces éléments fondamentaux se sont mis en place, particulièrement dans les centres urbains où les universités jouent à la fois les rôles d’aimants et de points d’ancrages, en raison de leur infrastructure et, plus important encore, dans l’espace intellectuel qu’elles ont créé et qu’elles continuent d’alimenter.
Nous avons maintenant ici beaucoup de personnes motivées et très instruites et leur nombre continue de s’accroître s’accroît de façon continue. Les diplômés des meilleurs programmes d’informatique et d’ingénierie sont maintenant plus nombreux à choisir de rester au Canada en raison du contexte fiscal favorable aux chercheurs et aux nouvelles entreprises (programme de la recherche scientifique et du développement expérimental ou RS&DE, et programme d’aide à la recherche industrielle ou PARI), sans mentionner la fantastique qualité de vie, et les systèmes politiques stables où l’innovation technologique est reconnue comme un moteur de développement économique.
Nous observons qu’il y a plus de capital à valeur ajoutée et de sociétés dans lesquelles investir. Et comme nos gouvernements continuent d’investir dans la croissance rapide des technologies innovantes, nous remarquons aussi un nombre plus grand de structures et d’organisations qui cherchent à inspirer les entrepreneurs et à les soutenir dans leurs démarches.
Ces trois principaux atouts suivent un parcours qui a fait ses preuves, comme en témoigne le succès d’écosystèmes d’entreprises innovantes en démarrage aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Israël, en France, et maintenant, au Canada.
- La recherche fondamentale, à partir des idées, en passant par les laboratoires et jusqu’aux incubateurs.
- La recherche appliquée, des prototypes aux projets, puis aux accélérateurs et aux fonds universitaires (avec une pincée de propriété intellectuelle).
- La commercialisation, à partir de la validation de l’adéquation entre le produit et le marché jusqu’à l’établissement d’une organisation efficiente, puis à une opérationnalisation à l’échelle qui convient, avec le modèle d’affaires adéquat et une culture humaine riche.
Chez Real, nous sommes privilégiés d’avoir une équipe de pionniers des écosystèmes, des gens qui n’ont pas eu peur de mettre la main à la pâte et de travailler fort pour mettre en place ce qu’il faut aux technologies canadiennes pour prospérer.
Nous avons demandé à certains d’entre eux leur vision de leur secteur d’expertise — qu’il s’agisse de sociétés dirigées par des étudiants, d’accélérateurs pour les entreprises technologiques ou de l’état du financement par capital de risque pour les entreprises qui viennent tout juste d’être lancées — , et ce que cela indique au sujet de la santé de l’écosystème. Nous sommes encore loin du but, mais une chose est sûre : les technologies canadiennes deviennent incontournables !
L’entrepreneuriat étudiant commence à recevoir l’attention qu’il mérite
Raphael Christian-Roy et Eléonore Jarry-Ferron, cofondateurs de Front Row Ventures
Vu les forces du Canada sur le plan de l’éducation, il n’est pas surprenant que le pays se situe au premier rang mondial en ce qui a trait au nombre d’étudiants qui ont fondé une startup. Selon une étude de BDC, la proportion d’entrepreneurs de moins de 35 ans a progressé de 80 % au Canada depuis 2014. Cela résulte principalement de l’accroissement des mesures visant à soutenir les étudiants entrepreneurs, grâce à des programmes comme Creative Destruction Lab, Centech, Velocity, DMZ et X-1 Accelerator qui aident les étudiants en ce qui a trait à leurs idées d’affaires et leurs feuilles de route, et à l’accès à du financement de démarrage. À Front Row Ventures, notre équipe a été en contact avec environ 550 entreprises dirigées par des étudiants au Québec et en Ontario en 2019, et nous prévoyons que ce nombre sera supérieur en 2020. Nous espérons aussi que plus de programmes et d’établissements d’enseignement collaborent et mutualisent leurs ressources pour créer des écosystèmes plus cohérents pouvant contribuer à combler l’écart entre la recherche universitaire et la commercialisation.
Diversité accrue
Puisque les étudiants étrangers, dont le nombre croît à un rythme constant, choisissent pour la plupart de rester au Canada une fois diplômés, il y a maintenant plus d’étudiants étrangers qui fondent une entreprise, et beaucoup plus de femmes entrepreneurs que par le passé. Le nombre de scientifiques et de chercheurs couronnés de succès qui sont devenus des entrepreneurs s’est aussi accru de manière considérable. En ce qui concerne le portefeuille de FRV uniquement, nous avons financé Puzzle Medical Devices, Invivo AI, nplex, eNuvio, et Korbit AI — toutes fondées par des étudiants entrepreneurs qui ont une formation en haute technologie ou qui ont fait de la recherche.
Accès plus rapide à des capitaux
Comme les rondes de financement par capital de risque prennent de l’ampleur et deviennent plus concurrentielles, il est essentiel que les investisseurs soutiennent plus tôt qu’avant les entreprises qui font leur percée commerciale. Ainsi, on constate qu’un nombre accru de rondes visant à permettre à des entreprises de prendre leur envol ont lieu juste avant le financement institutionnel en phase d’amorçage. Grâce à ces petites rondes, les étudiants entrepreneurs peuvent obtenir beaucoup de financement sans dilution, ce qui leur donne un élan supplémentaire avant la recherche d’investissements plus importants. Selon nous, cette tendance n’en est qu’à ses débuts.
Le paysage changeant des accélérateurs technologiques sert de catalyseur à des entreprises intéressantes
Sunil Sharma, directeur général de Techstars Toronto
Plus d’accélérateurs privés dotés de réseaux mondiaux
Alors que le Canada acquiert le statut de pays d’entrepreneurs, un nombre croissant d’accélérateurs américains et internationaux désirent prendre part à l’action qui s’y déroule. Depuis que nous avons lancé notre première cohorte Techstars à Toronto en 2018 — et étendu nos activités pour inclure Montréal avec Techstars IA — des programmes ont aussi été annoncés ou lancés au pays par des joueurs étrangers : gBETA, un programme d’accélération géré par Gener8tor, une société américaine ; Entrepreneur First, une société établie au Royaume-Uni qui investit dans les talents ; et Acceleprise, un fonds et accélérateur SaaS fondé à San Francisco.
Ces programmes s’ajoutent aux accélérateurs locaux en place comme FounderFuel, Highline Beta et Propel, qui propulsent déjà les entreprises venant tout juste d’être lancées. Dans l’ensemble, il y a maintenant plus de concurrence pour financer les meilleures entreprises technologiques en démarrage, ce qui est bon pour nous! Cela témoigne de la réputation que le Canada s’est établie à l’échelle mondiale.
Entrepreneurs en provenance de l’étranger
Nous faisons aussi l’objet d’un intérêt accru d’entrepreneurs talentueux du monde entier qui soumettent leur candidature dans le cadre de ces programmes. Puisque le Canada est perçu comme un pays ouvert aux immigrants — vu la diversité de sa population et le fait que les étrangers s’y sentent en sécurité et bien accueillis — , ils ont envie d’y lancer leur entreprise et de s’y établir.
La prochaine cohorte Techstars Toronto s’annonce comme un groupe multiculturel réunissant des entreprises canadiennes et internationales, dont certains candidats prometteurs sont originaires de pays d’Europe, d’Afrique ou du Moyen-Orient. De plus, fait intéressant, même les entreprises canadiennes, de façon générale, comptent au moins un entrepreneur immigrant parmi leurs dirigeants, et, souvent, l’équipe de membres fondateurs est exclusivement formée d’entrepreneurs immigrants.
Les entrepreneurs canadiens peuvent bénéficier de cette mondialisation progressive des accélérateurs puisque ces derniers sont capables d’apporter une valeur ajoutée aux fondateurs — de même qu’aux écosystèmes technologiques — au moyen de leurs réseaux bien développés. Par ailleurs, des accélérateurs très sélectifs sont non seulement intéressants pour les fondateurs, mais aussi pour les investisseurs puisqu’un contact est établi avec les entrepreneurs dès le début de leur cycle de croissance, soit lorsqu’il est possible de les aider davantage et de tenter de se faire une idée de leur horloge interne.
Les fonds de pré-amorçage se multiplient et la technologie d’avant-garde se fait plus présente
Isaac Souweine, associé, Real Ventures
Plus de pré-amorçage
Lorsque nous avons commencé à chercher du financement pour notre stratégie Orbite, fin 2016, l’idée même que le financement en phase d’amorçage comprenne une étape de pré-amorçage distincte a fait l’objet de discussions. Quelques années plus tard, il est maintenant courant pour les jeunes entreprises d’Amérique du Nord d’obtenir leur premier financement institutionnel sous la forme d’une ronde en phase pré-amorçage — généralement de l’ordre d’un million de dollars ou moins, souvent par le regroupement de sommes provenant de sociétés de capital de risque et d’anges investisseurs, habituellement avant la commercialisation. À cette phase, on trouve surtout des entreprises « diplômées » d’un accélérateur et de nouveaux entrepreneurs, de même que des entrepreneurs expérimentés qui recherchent du financement à l’étape des idées sur la base de leurs réalisations et de leur profil.
Aux États-Unis, plusieurs sociétés de capital de risque ont établi des marques solides ainsi que des franchises rassemblant de multiples fonds, et ce, au moyen de l’investissement de pré-amorçage (p. ex., K9, Haystack, Nextview), et une panoplie d’étoiles montantes se joignent maintenant à elles. Le Canada participe aussi à ce mouvement, grâce à des sociétés comme Panache, Ramen, Good News, Two Small Fish et Box One. Si les tendances économiques restent favorables, nous pouvons selon moi nous attendre à une accentuation de ce mouvement. Cela signifie que plus de fonds de 20 M$ à 40 M$ offriront du financement institutionnel en phase pré-amorçage, notamment plus de fonds régionaux bénéficiant d’un soutien à l’échelle locale comme ce que nous avons au Québec grâce à notre stratégie Orbite, Fonds Innovexport et Ecofuel. Cela sous-entend aussi la participation d’un plus grand nombre de fonds et de plus de bureaux de gestion de patrimoine comme les sociétés 0MC et N49P, qui appartiennent respectivement à Jason Van Gaal et à Alex Norman (et qui mettent toutes deux l’accent sur des entreprises canadiennes).
Si plus d’argent est disponible pour l’investissement en phase de pré-amorçage, il y aura bien évidemment une hausse du nombre de rondes en phase pré-amorçage, ce qui est une bonne nouvelle pour les entrepreneurs. Alors que le financement pré-amorçage s’accroît, les fonds traditionnels pour les phases d’amorçage continueront de passer à des rondes de financement progressivement plus importantes tout en développant de meilleurs réseaux de sources de financement au sein des fonds de pré-amorçage.
Plus de technologies d’avant-garde
Les technologies d’avant-garde (« deep tech » en anglais) désignent les jeunes entreprises qui créent de la valeur au moyen de technologies plus poussées que les logiciels traditionnels, notamment la robotique, le silicium, les nanotechnologies, les biotechnologies, l’informatique quantique, l’énergie, et la réalité virtuelle ou augmentée (RV/RA). Au cours des dernières années, l’enthousiasme s’est accru à l’égard de ce sous-domaine des jeunes entreprises, aussi désigné en anglais par le terme « frontier tech ». Pour plusieurs, il s’agit d’une forme de rappel de la période ambitieuse accordant la priorité à la science et pendant laquelle le surnom « Silicon Valley » a été créé.
En plus du nombre accru de fonds axés sur les technologies d’avant-garde qui sont créés aux États-Unis, le Canada passe à l’action. Même si elle est une société de capital de risque technologique plutôt généraliste, Real Ventures a investi dans des entreprises de grande qualité et à fort potentiel comme Avidbots (robotique), Xanadu (informatique quantique) et TensTorrent (microprocesseurs) dans la région de Toronto/Waterloo, ainsi que Spark (Internet des objets), Sollum (énergie) et Omnirobotic (robotique) à Montréal. Chez Real, la technologie d’avant-garde a représenté environ 25 % des investissements faits à partir de nos fonds les plus récents, et la proportion est encore plus grande dans notre stratégie pour la phase de pré-amorçage.
Comme les tendances du financement en phase pré-amorçage, les technologies d’avant-garde jouissent à mon avis d’un fort dynamisme. Creative Destruction Lab, une histoire à succès canadienne, a fourni un modèle hautement évolutif pour coopérer avec les écosystèmes technologiques universitaires et les entreprises accordant la priorité à la science. Et, compte tenu des communautés plus fortes qui émergent autour des secteurs verticaux connexes aux technologies d’avant-garde (comme NeurotechX pour la communauté des neurotechnologies), et des instituts de recherche comme MILA et Ivado pour lesquels les programmes axés sur les technologies d’avant-garde tels que Centech et TandemLaunch constituent un bon complément, nous pouvons nous attendre à ce qu’une part plus grande de la recherche de pointe fasse son chemin jusqu’à la commercialisation.
Les investissements en capital d’amorçage témoignent de la santé de notre écosystème
Janet Bannister, associée, Real Ventures
Plus d’investissements dans les entreprises canadiennes en phase d’amorçage
Un solide bassin d’entreprises à fort potentiel est un élément essentiel au maintien d’un écosystème technologique dynamique à long terme. Par conséquent, la croissance continue des investissements d’amorçage dans les entreprises technologiques canadiennes est l’une des raisons pour lesquelles nous estimons que le Canada est en bonne position pour la création de géants technologiques au cours des prochaines années. En fait, les sommes investies dans les entreprises canadiennes en phase d’amorçage ont doublé dans les trois dernières années. Et, au cours du premier semestre de 2019, les investissements dans les rondes d’amorçage ont considérablement augmenté par rapport au premier semestre de 2018, ce qui augure bien quant au maintien de cet élan positif en 2020.
Cette hausse des investissements d’amorçage est alimentée principalement par le fait que les fonds canadiens de financement de démarrage de longue date continuent d’investir au Canada, ainsi que par la croissance des nouveaux fonds canadiens de financement de démarrage, comme Panache, Luge et Ripple. Il est encore plutôt rare que des sociétés de capital de risque établies aux États-Unis ou ailleurs dans le monde mènent une ronde d’amorçage pour une entreprise canadienne — bien qu’elles mènent de plus en plus souvent des rondes de série A ou des rondes ultérieures.
En 2019, l’équipe de Real a rencontré les représentants de 1700 entreprises réunissant des investissements pour des rondes d’amorçage, et elle a continué d’investir beaucoup de capital dans la phase d’amorçage d’entreprises canadiennes. Real cherche principalement à gérer des rondes de financement préalable à la série A pour les entreprises canadiennes tout en continuant d’investir dans ces entreprises et de les soutenir durant leur croissance.
Nous avons adopté cette stratégie parce que nous sommes convaincus du potentiel des entrepreneurs canadiens, et que nous désirons les aider en phase de démarrage en leur fournissant du capital, de l’expertise, des conseils et l’accès à nos réseaux. Nous savons que l’établissement de fondations solides dès le départ est un élément clé permettant aux entrepreneurs de bâtir de grandes entreprises prospères jouant un rôle prépondérant dans leur secteur.
Le Canada bénéficie de grands talents en intelligence artificielle
Le Canada s’est taillé une place de chef de file mondial dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). Les universités canadiennes, d’où sont issus Yoshua Bengio et Geoffrey Hinton, des pionniers canadiens en IA qui ont reçu le prix Turing, parmi de nombreux autres leaders exceptionnels de ce domaine, contribuent grandement à former des leaders en IA qui sont qualifiés. Par conséquent, une proportion importante des jeunes entreprises en démarrage du Canada ont recours à l’IA pour établir leur avantage concurrentiel. Les fondateurs doivent réfléchir aux façons d’utiliser l’IA pour mieux respecter leur proposition de valeur (ce que nous désignons par « IA appliquée », ou applied AI), ou créer de nouvelles propositions de valeur qui n’auraient autrement pas pu voir le jour (nous désignons cette priorité accordée à l’IA par « AI first »). Ces jeunes entreprises, qui sont propulsées par l’IA, sont actives dans tous les secteurs. Chez Real, nous avons investi dans les entreprises en IA de divers secteurs, qu’il s’agisse des RH, des soins de santé, de la construction ou de la finance.
Le Canada doit continuer à investir davantage dans les entreprises en phase de démarrage
Malgré cette croissance des investissements dans les entreprises en démarrage canadiennes, les investissements totaux du Canada dans les entreprises en phase d’amorçage en 2018 ne correspondaient qu’à 3 % de ceux des États-Unis, ce qui représente environ le tiers des investissements par habitant faits aux États-Unis. Par conséquent, nous devons en tant que pays continuer d’accroître nos investissements dans les entreprises en démarrage canadiennes à fort potentiel si nous voulons bénéficier d’un ensemble imposant d’entreprises technologiques à forte croissance au cours des prochaines années.
Les rondes de financement de série A et les rondes ultérieures continuent de prendre de l’ampleur, surtout grâce à l’intérêt suscité à l’échelle internationale
Sam Haffar et Sylvain Carle, associés, Real Ventures
Le Canada devrait être considéré comme un élément fondamental dans le cadre de la stratégie de capital de risque américaine
Il existe beaucoup de raison d’être enthousiaste à l’égard du financement par rondes de série A et rondes ultérieures pour les entreprises technologiques du Canada. Alors que l’écosystème poursuit son développement, qu’il y a plus d’investissements dès les premières phases de démarrage, que l’expertise s’accroît et que les réseaux se solidifient, nous remarquons une hausse considérable des investissements en provenance des principales sociétés américaines de capital de risque, qui n’avaient par le passé pas cherché beaucoup plus loin que dans la Silicon Valley.
Certains exemples récents peuvent d’ailleurs être tirés de notre portefeuille. En effet, Mejuri, une bijouterie de qualité établie à Toronto qui fait du commerce électronique de détail a obtenu, par financement de série B, 23 M$ US de NEA au début de 2019. Reno-Run, un fournisseur de matériaux de construction sur demande établi à Montréal a quant à lui pu obtenir 22,5 M$ en ronde de série A de Obvious Ventures et d’autres investisseurs à la fin de 2019. Et, au cours de la dernière semaine, Unito, pionnière de l’automatisation du flux de travail établie à Montréal, a annoncé sa ronde de série A de 10,5 M$ US menée par Bessemer Venture Partners.
Nous pouvons aussi nous attendre à ce que cette augmentation des investissements en provenance des États-Unis ait des répercussions sur les réseaux de partenariat, puisque les associés, au sein des sociétés chefs de file, vont de toute évidence renforcer leurs relations avec les fondateurs canadiens qu’ils soutiennent, et commencer à s’en remettre davantage aux recommandations qu’ils reçoivent de ces derniers et de leurs co-investisseurs canadiens.
Tandis que certains craignent un ralentissement économique aux États-Unis et l’incidence négative qu’il aurait sur le Canada, nous sommes d’avis, pour le secteur technologique du moins, que le rendement du capital investi dans les jeunes entreprises canadiennes aura pour effet d’attirer encore plus de capital de risque en provenance de nos voisins du Sud.
Dans un contexte où les élections se préparent aux États-Unis, où le premier ministre Justin Trudeau en est à son second mandat et où le dollar américain est vigoureux, miser sur les entreprises canadiennes aux technologies innovantes qui ont l’ambition de se développer à l’échelle mondiale restera fort probablement une perspective attrayante pour un nombre croissant de sociétés de capital de risque internationales.
Les investisseurs canadiens relèvent la barre
Pendant que les investissements en capital de risque en provenance des États-Unis augmentaient, les investisseurs canadiens qui participent aux rondes de série A (et aux rondes subséquentes) ne sont pas restés inactifs. En effet, l’année 2019 a permis d’atteindre un nouveau sommet dans l’histoire de l’investissement en capital de risque puisque le capital investi, la taille moyenne des transactions, les tailles des fonds, les évaluations ainsi que le temps écoulé avant un premier appel public à l’épargne se sont tous accrus. Un nombre record de méga-transactions a aussi été enregistré — ce qui est un autre signe de la croissance constante du capital investi.
Le Canada devrait être plus ambitieux, n’est-ce pas?
Malgré les inquiétudes qui planent au sujet d’un possible ralentissement économique, nous croyons que les technologies canadiennes n’ont jamais été mieux positionnées qu’à l’heure actuelle. L’année 2019 a été marquée par l’atteinte de sommets en matière de capital de risque dans l’écosystème des technologies canadiennes, puisque le capital investi, la taille moyenne des transactions, les tailles des fonds, les évaluations ainsi que le temps écoulé avant un premier appel public à l’épargne ont tous poursuivi leur croissance.
De plus, alors que plus d’entreprises ayant leur siège social au Canada obtiennent du financement au moyen de rondes de série A et de rondes ultérieures qui sont menées par d’importantes sociétés de capital de risque des États-Unis et de la scène internationale, un nombre plus grand de chefs de file mondiaux en matière de capital de risque commencent à regarder vers le Canada pour trouver les prochains entrepreneurs prometteurs sur lesquels miser.
Compte tenu des effets positifs que le renforcement des liens avec la communauté a sur les réseaux de partenariat, de la hausse du nombre et de la taille des fonds canadiens de démarrage, et de l’avantage supplémentaire que représente un dollar américain vigoureux, nous prédisons que, pour les technologies canadiennes, la période sous le feu des projecteurs ne fait que commencer.
**********
Cet article a été compilé et édité par Lauren Jane Heller. Merci à tous ceux qui y ont contribué !
**********
Pour plus de conseils, d’idées, d’histoires d’entrepreneurs, de plongées au cœur de l’écosystème et de tendances de l’industrie, inscrivez-vous à notre bulletin d’information et suivez-nous sur Twitter, LinkedIn et Facebook.