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Écosystème Tech

Le Cercle : Une communauté en croissance qui réimagine l’écosystème startup

Inscrivez-vous à la prochaine rencontre du Cercle, qui aura lieu le mardi 13 mai 2025, ICI.

En septembre 2024, lors de notre assemblée générale réunissant nos commanditaires, fondateur·rice·s et membres de l’écosystème startup, nous avons posé une question en apparence toute simple : Quelles sont les questions qu’on n’ose pas se poser dans les écosystèmes startup et investissement?

Ce qui a déferlé en retour, c’est une vague de vérité, puissante, brute et profondément humaine. Franche. Réfléchie. Parfois inconfortable. Ces questions n’étaient pas théoriques. Elles venaient de l’expérience vécue et de l’intuition de chacun.e. D’un désir de faire les choses autrement. De créer un monde startup plus vivant, plus responsable, plus inclusif et plus aligné avec ce que les gens valorisent réellement.

Extrait des questions partagées par la communauté lors de l’assemblée générale 2024 de Real Ventures, qui ont été imprimées et affichées sur les murs lors du premier rassemblement du Cercle, le 11 février 2025.

Le moment a déniché quelque chose en nous. Il a révélé à quel point beaucoup de gens dans la communauté startup et d’investissement ressentent le besoin de conversations plus profondes. Pas juste sur les modèles d’affaires ou les rondes de financement, mais sur nos valeurs, nos hypothèses, notre raison d’être et les systèmes dans lesquels on évolue. On s’est dit qu’il nous fallait un nouvel espace pour accueillir ce genre de discussions.

C’est ainsi que Le Cercle est né.

Découvrez dans Le Cercle : Quel est l’essence de ces rencontres?

Chaque mois, Le Cercle rassemble une diversité de fondateur·rice·s, d’investisseur·euse·s et de membres curieux·ses de l’écosystème startup pour une soirée de réflexion, de dialogue et de découverte collective. Ces rencontres sont volontairement peu structurées pour laisser place à des échanges ouverts et facilités. Pas de panels. Pas de pitchs. Et personne qui prétend détenir toutes les réponses. Seulement un espace conçu pour écouter, apprendre et explorer des questions importantes, ensemble.

Chaque séance combine discussions en grands et petits groupes, moments de réflexion personnelle et outils participatifs comme les exercices de constellation, les cartographies de polarité et les exercices de cadrage. Ces outils nous aident à naviguer la complexité et à porter un regard neuf sur les idées… et les un·e·s sur les autres.

Tout au long de l’année, nous explorons des thèmes interreliés, tirés directement des questions partagées par la communauté lors de l’assemblée générale :

  • Repenser la croissance et les paradigmes économiques
  • Redéfinir et élargir notre notion de succès
  • Comprendre l’impact sociétal et environnemental du capital
  • Se reconnecter à ses valeurs humaines et personnelles
  • Explorer le pouvoir et l’influence des investisseurs
  • Approfondir la collaboration et l’inclusivité
  • Décoder les dynamiques culturelles et politiques
  • Imaginer l’innovation systémique
  • Envisager ce à quoi pourrait réellement ressembler un avenir viable

Chaque séance s’appuie sur la précédente, construisant une conversation continue autour des systèmes imbriqués que nous traversons, des croyances que nous portons et du futur que nous souhaitons bâtir ensemble.

Février : Les questions qu’on n’ose pas poser

Notre toute première séance du Cercle a été coanimée par John Stokes et Michelle Holliday, qui ont ouvert la soirée avec des questions qui allaient droit au cœur de notre travail. Les participant·e·s ont été invité·e·s à prendre part à une série d’exercices animés par nos animateurs, conçus pour révéler non seulement les perspectives individuelles, mais aussi les récits profonds qui façonnent notre écosystème.

On a lancé la soirée en demandant à chacun·e : « Pour qui ou pour quoi es-tu ici, dans le cadre de cette rencontre? » Les réponses étaient variées et personnelles : « mes petits-enfants à naître », « je suis ici pour servir ma curiosité », « la personne derrière la startup ». Quelqu’un·e a dit : « Je suis ici pour arrêter d’emprunter au futur des prochaines générations. »

En petits groupes, on a fait émerger des hypothèses qu’on remet rarement en question : que la croissance est toujours bonne, que la démocratie est acquise, que notre valeur dépend de notre productivité. L’honnêteté dans la salle a ouvert la voie à des connexions humaines plus profondes. « Personne ne m’a demandé ce que je fais dans la vie, » a noté quelqu’un. « On parlait de valeurs, de sens, d’avenirs à construire. C’était vraiment autre chose qu’un événement startup classique. »

Discussions en petits groupes où les participant·e·s ont réfléchi aux suppositions qu’il faudrait peut-être remettre en question qui guident les écosystèmes des startups et d’investissement, qui guident leur travail et/ou qui les guident personnellement.

On a terminé la soirée avec un cercle de partage. Ce que les gens ont exprimé n’était pas édulcoré, mais vrai. « Une bonne partie des startups tech existent pour autre chose qu’optimiser la croissance. Et il y a peu d’espaces pour soutenir ça. C’était un privilège d’être ici. » Une autre personne a ajouté : « J’ai découvert que même à plus de 30, on peut avoir de grandes conversations. On devrait avoir plus de conversation en grands groupes. »

À la fin de la soirée, c’était clair : on avait touché quelque chose d’essentiel. On ne faisait pas juste parler de l’écosystème startup. On commençait à le réimaginer ensemble.

Mars : Repenser la croissance et les paradigmes économiques

En mars, on s’est penché sur un récit qui sous-tend une bonne partie des l’écosystèmes de startups et de l’investissement : celui de la croissance.

On a posé les questions suivantes : Est-ce qu’on a vraiment besoin d’entreprises à croissance rapide? À quoi ressemble une croissance durable, régénératrice? Et comment savoir si la croissance nous sert… ou nous coûte?

La conversation était nuancée. Certain·e·s ont affirmé que la croissance rapide peut être positive quand elle sert à résoudre de vrais problèmes. D’autres ont évoqué la nature comme source d’inspiration : ce qui pousse trop vite finit souvent par s’effondrer. Quelqu’un·e a dit : « La croissance devrait viser la création de valeur, pas la destruction. »

Un moment mémorable est survenu lors d’un exercice de constellation. Les participant·e·s devaient se positionner physiquement dans la salle selon leur niveau d’accord ou de désaccord avec l’énoncé : « L’humanité a absolument besoin d’entreprises à forte croissance. » Cela a créé une carte vivante des convictions personnelles dans l’espace. Ceux et celles qui étaient d’accord se sont approché·e·s du centre. Les autres se sont tenu·e·s aux marges. Le groupe a ainsi pu visualiser la diversité des points de vue.

Un participant partage sa perspective avec le groupe lors d’un exercice de constellation pendant le rassemblement du Cercle du 8 mars, 2025.

Cette mise en scène a offert un point de référence commun pour la conversation qui a suivi. Certain·e·s étaient ancré·e·s dans leur position, d’autres hésitaient. « Je ne savais pas où me placer, » a avoué un·e participant·e. « Je me suis rendu compte que je portais plusieurs vérités à la fois. » Cet exercice a transformé une discussion abstraite en une compréhension incarnée. Il a mis en lumière à la fois les convergences et les zones d’exploration futures.

En petits groupes, les participant·e·s ont ensuite imaginé à quoi pourraient ressembler d’autres récits économiques. Les idées exprimées oscillaient entre espoir et désespoir. Certaines personnes ont exprimé la nécessité de « redéfinir les valeurs humaines » et de privilégier l’évolution plutôt que la croissance, tandis que d’autres ont partagé leurs doutes quant à la volonté collective suffisante de l’humanité pour effectuer de tels changements.

Une remarque a résonné fort : « Qu’est-ce qu’on n’est pas prêt·e·s à faire pour poursuivre ce qu’on poursuit? Si nous poursuivons l’argent, OK. Mais à l’heure actuelle, il n’y a rien pour nous empêcher de pousser cette logique jusqu’à l’extrême. On doit tracer ensemble les limites à ne pas dépasser. »

Comme l’a exprimé une autre personne : « À quoi bon la croissance, si on n’a pas une société qui s’épanouit? »

Avril : Repenser les indicateurs de succès dans l’écosystème startup

En avril, on a tourné notre attention vers les indicateurs qui façonnent notre définition du succès dans l’écosystème startup. On a commencé par cette question : Quels sont les indicateurs les plus courants aujourd’hui dans les milieux startup et investissement?

On a affiché au mur les plus fréquents : montants levés, revenus, croissance, sorties, NPS, visibilité, etc. Rapidement, un constat s’est imposé : ces métriques sont célébrées dans notre écosystème, mais plusieurs personnes ont exprimé qu’elles ne reflètent pas ce qui compte vraiment à leurs yeux, ni les raisons profondes pour lesquelles elles ont choisi l’entrepreneuriat.

En petits groupes, on a exploré les croyances sous-jacentes à ces indicateurs. Parmi celles ressorties : « une startup est avant tout une entreprise économique », « la croissance est la preuve du succès », « si ce n’est pas mesuré, ça n’existe pas ». L’exercice a mis en lumière les récits invisibles qui façonnent ce qu’on bâtit et comment on l’évalue.

Une personne a mis des mots sur un sentiment qui semblait flotter dans la salle à la suite de ces exercises : « Je me sens triste. »

Pour aller plus loin, on a animé un exercice de cartographie de polarité. On a examiné les avantages et les inconvénients de mesurer et de ne pas mesurer. D’un côté, la mesure apporte clarté, responsabilité, structure et élan. Mais elle peut aussi mener à de la rigidité, de la comparaison excessive, une perte d’intuition et une pensée réductrice. De l’autre côté, ne pas mesurer peut libérer de l’espace pour la créativité, l’émergence, la pensée intuitive, mais ça peut aussi créer de la confusion, de l’incertitude, et compliquer le suivi des progrès.

Réflexions partagées par le groupe lors d’un exercice de polarité pendant le rassemblement du Cercle du 8 avril, 2025.

L’exercice a fait émerger quelque chose d’essentiel. L’enjeu n’était pas de trancher pour ou contre. Il s’agissait plutôt de comprendre la tension qui existe entre les deux et d’apprendre à naviguer ces deux pôles avec plus de conscience. Le groupe a réalisé que le succès ne repose pas sur un seul type de métriques, mais sur la capacité à tenir plusieurs vérités à la fois : clarté et émergence, structure et souplesse. C’est dans cet équilibre que peuvent émerger de nouvelles formes de valeur, mêlant le quantitatif au qualitatif, l’intuitif à une vision d’ensemble plus intégrée.

On a terminé avec un exercice de cadrage qui nous a permis de revoir la notion de succès sous un tout autre angle. Réparti·e·s en quatre groupes, chacun s’est vu attribuer une perspective : les enfants, le fleuve Saint-Laurent, Hydro-Québec et le Canada.

À partir du point de vue qui leur a été attitré, chaque groupe devait répondre à la question : « Comment l’écosystème startup pourrait-il intégrer cette perspective dans sa manière d’évaluer le succès? »

Les réponses qui ont émergé étaient riches et inattendues. Certain·e·s ont parlé d’augmenter la biodiversité, d’autres d’engagement communautaire positif, de régénération culturelle ou d’équité énergétique. Plusieurs participant·e·s ont partagé que l’exercice les avait libéré·e·s du carcan habituel des récits du monde des startups et de l’investissement. Il leur a permis de penser au-delà des métriques traditionnelles, et de réfléchir à de nouvelles façons de concevoir le succès. Cela a ouvert un espace pour regarder le système sous un autre angle, et offert la permission d’imaginer des modèles alternatifs à partir du point de vue de groupes ou d’entités profondément touchés par l’innovation technologique, mais qui ont peu de pouvoir ou de voix dans la définition du succès.

Petit groupe en réflexion sur la façon dont l’écosystème startup pourrait définir le succès du point de vue du fleuve Saint-Laurent.

À la fin de la soirée, l’énergie et les conversations dans la salle avaient changé. On était passé de discussions sur la performance à des réflexions sur la perspective et la raison d’être. On ne se demandait plus seulement comment on mesure le succès. On commençait à imaginer comment le redéfinir.

« Je repars avec le sentiment que c’est sain, ce genre de réflexion. Tenter de penser le succès de manière plus globale, ça réconforte. Élaborer à partir d’un point de vue élargi, ça change tout. »

En somme, le groupe a mis en récit l’ensemble des hypothèses actuelles — un récit limité, et souvent limitant. Et on l’a étiré, en l’examinant, en y injectant plus de perspectives. Les nouvelles possibilités qui ont émergé semblaient plus vivantes et mieux ancrées dans ce qui nous semble compter le plus.

Et c’est exactement ça, Le Cercle.

Pourquoi on fait ça

Le Cercle n’est pas un programme, ni un événement ponctuel. C’est un espace en émergence, une invitation à ralentir pour mieux réfléchir à ce qu’on crée collectivement et à la manière dont on le fait. Nous croyons que le travail de transformation n’est pas qu’externe. Il est intérieur, relationnel et systémique. Nous ne cherchons pas seulement à financer un autre type de startup. Nous voulons être un autre type d’investisseur — un investisseur qui favorise le changement systémique et qui aligne rentabilité, cohésion sociale et bien-être planétaire.

Ce que nous voyons à travers Le Cercle, c’est qu’il y a une volonté réelle de se rassembler autrement. D’aborder les enjeux complexes avec nuance. De remettre en question les automatismes et d’explorer d’autres voies possibles. Ce n’est pas toujours confortable, mais c’est profondément nécessaire.

On ne prétend pas avoir les réponses. Mais on croit qu’en tenant l’espace pour ces conversations, on peut contribuer à élargir ce qui est possible pour les fondateur·rice·s, les investisseur·euse·s et pour l’écosystème dans son ensemble.

À venir : L’impact sociétal et environnemental du capital

Notre prochaine rencontre aura lieu le mardi 13 mai 2025 où nous explorerons l’impact du capital sur notre société et notre environnement.

Si vous êtes fondateur·rice — et surtout investisseur·euse — et que vous souhaitez explorer ces questions, ou en poser de nouvelles, on aimerait beaucoup vous accueillir. Vos perspectives sont précieuses et essentielles pour faire évoluer notre écosystème.

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Cet article a été coécrit par Lisa Séguin, directrice des opérations chez Real Ventures, et Michelle Holliday, fondatrice de Thrivable World.

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